Les membres de l’Association des journalistes LGBTI (AJL) ont suivi les parutions en ligne de 21 médias français : 20 Minutes, BFMTV, CNews, Europe 1, Le Figaro, France Bleu, France Info, Gala, le HuffPost, le JDD, L’Equipe, L’Express, L’Obs, La Croix, Le Monde, Le Parisien, Le Point, Les Echos, Libération, Marianne, Voici.  

La liste des médias inclus dans la veille a été constituée à partir des chiffres d’audience comptabilités par l’ACPM, l’Alliance pour les chiffres de la presse et des médias, un organisme tiers chargé de certifier les audiences. A partir du classement d’août 2022 ont été sélectionnés les 21 sites de médias de presse nationale les plus visités. 

La veille de ces médias a débuté le 17 août 2022, date à laquelle l’illustrateur Laurier the Fox publie sur Twitter une illustration réalisée pour le Planning familial, avec en légende : « Au Planning, on sait que les hommes aussi peuvent être enceints. » La veille a duré seize semaines, soit un peu plus de trois mois, jusqu’au 30 novembre 2022.

Le corpus de l’étude est constitué d’articles web composés principalement de textes. Cela signifie que les éléments vidéo produits par les médias audiovisuels comme BFMTV, CNews ou France Info, tout comme les replays d’antenne, ont été exclus de l’étude. De la même manière, les éléments sonores des radios comme Europe 1, France Bleu et France Info, ainsi que les podcasts pour les médias comme 20 Minutes ou Le Monde, sont exclus de l’étude.

Pour appartenir au corpus, les articles devaient parler des transidentités. Les termes recherchés étaient : trans, transidentité, transgenre, non-binaire, non-binarité, identité de genre, transphobie, ainsi que les termes inappropriés mais malheureusement toujours employés de transexuel ou transexuel·les, ainsi que les termes à connotation transphobes comme le « transactivisme ».

Certains mots-clefs n’étant pas présents dans des articles qui abordent des transidentités, nous avons choisi d’élargir notre recherche à d’autres termes : changement de genre, changement de sexe, dysphorie de genre ou encore TERF (terme qui désigne des personnes qui s’opposent aux personnes trans et militent contre leurs droits).

Une simple mention de l’acronyme LGBT, ou une simple mention « trans » comme manière d’expliciter l’acronyme n’étaient pas suffisantes pour que l’article intègre le corpus. La mention d’une personne trans ou non-binaire dans un article sans mention explicite de sa transidentité ne permettait pas à l’article d’intégrer le corpus. 

Selon ces critères, 434 articles ont été intégrés au corpus. Ont été recueillies les données suivantes : titre de l’article, date de parution, média de parution, format (article, reprise de dépêche AFP, tribune…), lien vers l’article, qualité du traitement des transidentités (bonne/à améliorer/mauvaise), sujet principal de l’article (transidentités ou non), présence de personnes trans parmi les interviewé·e·s, mention (ou non) de personnes notoirement transphobes, opposition entre femmes et personnes trans, mise en scène d’un danger pour les enfants, citation des transidentités à l’étranger et, enfin, respect de la déontologie journalistique. Ont été considérées comme transphobes des personnes connues pour avoir publiquement tenu des propos transphobes ou apporté leur soutien à des personnes ou des mouvements qui le sont.

La qualité du traitement des transidentités (bonne/à améliorer/mauvaise) était fonction des critères suivants : utilisation du bon prénom et des pronoms des personnes citées, absence de mégenrage ou de mention du deadname (morinom), respect de la dignité des personnes, utilisation des termes préconisés par l’AJL dans le kit “Informer sans discriminer”. Les articles instrumentalisant ou diabolisant les personnes trans, les opposant aux femmes ou suggérant que les personnes trans sont un danger étaient classés comme de mauvaise qualité.